FAUSSES-REPOSES - « Forêt à caractère social prioritaire » - Grandes lignes
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La « multifonctionnalité » de la gestion de Fausses-Reposes qui prétend concilier :
L’accueil du public;
La préservation de la biodiversité;
L’exploitation commerciale pour « alimenter la filière bois » ;
est un leurre.
L'exploitation commerciale qui prédomine sur les autres fonctions n'est plus à Fausses-Reposes compatible avec la valeur paysagère et d'usage de cet espace remarquable au cœur de la ville.
Priorité doit être donnée aux enjeux sociaux et paysagers.
« Il faut reconnaître la spécificité des petites forêts urbaines.
Nous demandons que Fausses Reposes soit, dans son intégralité, décrétée forêt à caractère social prioritaire et abordée comme une forêt test… »
Faire de Fausses-Reposes une forêt en libre évolution contrôlée.
1- Des constats sans équivoque
L’ONF intensifie son exploitation à large échelle
Coupes d'éclaircie en particulier, d'amélioration, de régénération ;
Coupes d'ouverture de chemins d'exploitation.
Est-ce bien la réalité ?
6 mois de perturbations pour la faune et le public: des bruits de tronçonneuses et des chemins inaccessibles !
Ensuite, le capital bois ne sera pas même reconstitué. Le régime forestier spécial ne fixe pourtant pas d’objectifs d’exploitation pour Fausses-Reposes !
Février 2023: quid de la préservation des paysages pour les promenades dominicales ?
Le nord comme le sud de notre forêt sont fortement impactés.
il ne s’agit pas d’abord de « coupes sanitaires et de sécurité », limitées aux seuls « abords » des chemins/routes/lisières et « complétées par des coupes d’ouverture de chemins d’exploitation », comme mis en avant par l’ONF et Ville-d’Avray Info, mais plutôt d’ouverture de chemins d’exploitation, complétée de coupes sanitaires et de sécurité
Parcelles 64/65, plus de 200 arbres abattus !
Parcelles 40/47/48: sommes-nous là en présence d’une simple gestion « patrimoniale et paysagère » ?
Le SDRIF (Schéma Directeur de la Région Île-de-France)… renforçe le rôle social de la forêt, mais aussi la ZNIEFF (Zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique) qui parle de « zones remarquables et d'ensemble naturels et paysagers… » et bien sûr le Classement en forêt de protection qui mentionne l'enjeu "accueillir avant tout par la préservation d'un milieu forestier authentique…"
Ainsi le paysage offert par Fausses-Reposes grâce à ses arbres remarquables a été une des motivations de son classement en ZNIEFF, lui-même justifiant son classement en forêt de protection.
Le régime forestier spécial ne fixe pas d’objectifs d’exploitation pour Fausses-Reposes !
2- Pourtant l'ONF dit œuvrer pour que notre forêt soit encore belle dans 20 ans
L’ONF s’engage à maîtriser la qualité des chantiers...
Des chemins sont, au mieux dégagés, mais des branchages restent à terre tout le long...
Même après les chantiers la forêt parait dévastée !
Des rémanents de grosse taille mettant plus de 10 ans pour disparaître…
Une activité sylvicole intense perturbant fatalement la faune (bruit des tronçonneuses) pendant des mois.
Un sol anarchique et de moins en moins de gros vieux arbres...
Quel serait le visage de Fausses-Reposes sans l’action de l’ONF ?
Conclusion: le paysage offert par une forêt quelconque en libre évolution est plus apaisé, authentique et naturel que celui d’une forêt « de protection » (Fausses-Reposes) où intervient l’ONF en protecteur du paysage !
L’ONF nous présente la protection des sols comme la finalité des chemins d’exploitation...
Dans « chemin d’exploitation » il y a « exploitation ».
L’ONF exploite la forêt comme le berger la laine: en prenant soin de préserver un tant soit peu le mouton, son capital (ou, pour filer une métaphore sylvestre plutôt que la laine : en ne coupant pas la branche sur laquelle il est assis).
Mais le simple maintien en vie de la forêt est-il suffisant? N’est-il pas essentiel, pour nous qui vivons dans des environnements de plus en plus urbanisés, d’en préserver aussi... la beauté??
La beauté est-elle juste une lubie de franciliens bobos ?
La beauté est-elle compatible avec l’exploitation ?
La beauté est avant tout celle des gros vieux arbres... qu’on ne trouve quasiment plus qu’au bord des chemins de Fausses-Reposes.
L'ONF dit œuvrer pour que Fausses-Reposes soit encore belle
Février 2023: bien alignés, pour être bien récoltés...
Les chemins d’exploitation sont déjà prévus! (espace de 4 m entre certaines travées)
Quid du « milieu forestier authentique » et de la « forêt plus naturelle » du classement ?
Des arbres au naturel, non conformés par l'ONF
L'ONF doit impérativement retrouver le chemin de la biodiversité, sans intervenir.
« Il est temps de prendre en compte l’absolue nécessité de conserver la naturalité des forêts » Les écologues François Ramade et Annik Schnitzler dressent, dans une tribune au « Monde », un portrait accablant de la gestion des bois et forêts périurbains par l’Office national des forêts, qui privilégie une productivité à court terme au détriment de la biodiversité. - Cf Le monde 7 février 2021.
Les coupes d'éclaircies visent à favoriser la croissance des arbres les plus prometteurs, commercialement… toujours la logique d’exploitation !
Selon l'ONF - Cf Vieux bois et bois mort - guide technique : « La sylviculture de production optimise économiquement cette dynamique naturelle, en tronquant le cycle sylvigénétique biologique d’au moins deux tiers ».
3- Vers une exploitation plus douce à Fausses-Reposes ?
Même si l'ONF a mis en place en 2017, une nouvelle stratégie de gestion pour répondre à la demande sociétale en Île-de-France : passage au régime de la futaie irrégulière et commercialisation des bois sous forme de bois façonné … quelle que soit la taille des forêts domaniales urbaines et périurbaines… L'ONF affirme toujours : rien ne justifie de changer de mode d’exploitation.
Quid de cette approche indifférenciée au regard de la « sylviculture adaptée », de la « forêt plus naturelle », et d'une attention « toute particulière » aux paysages (avec le maintien de gros vieux arbres dont l’ambiance est recherchée ») tel que prescrit par le classement de Fausses-Reposes en forêt de protection ?
Louable intention qui avait cependant de quoi nous laisser dubitatifs il n’y a pas si longtemps..
Pour les promeneurs: un paysage de désolation et des chemins impraticables en été sous le cagnard.
Où est le « couvert continu » et « la futaie de gros vieux arbres dont l’ambiance est recherchée » ?
D'un côté les objectifs de « conserver l'identité des paysages et d'accueillir le public » et de l'autre le déploiement de chemins d'exploitation !
« Objectif majeur pour la biodiversité » ?
Qui pourrait croire que de telles saignées, prélevant 1600 m3 de bois (minimum 15% desdites parcelles) sont bénéfiques à la biodiversité ?
Sans parler de l’impact sur le paysage: notre forêt est déjà sillonnée de nombreux chemins (en jaune ci-dessous), qu’a-t-elle besoin qu’on la traverse encore davantage en cœur de parcelles ?
L’écosystème s’en trouvera perturbé !
Qu’en diraient par exemple nos chevreuils, qui seraient à découvert tous les 24 m, avec des changements de milieu systématiques et des ronces pour entraver leurs déplacements ? Et la petite faune et la flore de sous-bois, exposées au soleil ?
A droite, illustration approximative de ces nouvelles percées
« Objectif majeur pour l’avenir de la forêt » ?
Ces chemins d’exploitations répondent-ils
A l’enjeu de la « gestion durable du châtaignier »?
Au « maintien/renouvellement du chêne »?
A l’objectif, même secondaire, « d’assurer la pérennité de la forêt par un rajeunissement régulier »?
L’ouverture de ces chemins d’exploitation ne répond à aucune obligation découlant expressément du classement et le passage, nécessaire tous les 10 ans selon l’ONF, d’engins forestiers lourds (porteurs, débardeurs, abatteuses) à l’intérieur des parcelles ne justifie pas qu’on coupe définitivement plus de15% de la forêt !
Il y a une totale disproportion entre les objectifs du classement et les moyens mis en œuvre.
La solution serait une gestion moins mécanisée, avec des interventions beaucoup plus rares !
La superficie forestière en France, privée à 75% et peu exploitée, a quasiment doublé depuis 200 ans, grâce à une dynamique naturelle.
Pour l'ONF, à Fausses-Reposes « hâter l’œuvre de la nature » (en l’espèce sa mutation face au réchauffement climatique) se traduit par des coupes suivies de plantations (le contraire des semis autorisés par le classement).
Par ailleurs, l'ONF a un discours contradictoire : d'un côté «la gestion adaptative assurerait l'avenir…» ; de l'autre, «l'homme n'est pas indispensable à la survie sur le long terme de la forêt.
Ou encore d'un côté les objectifs de « conserver l'identité des paysages et d'accueillir le public » et de l'autre le déploiement de chemins d'exploitation !
Régénération naturelle ou pas, le bilan d’une coupe est toujours négatif avant des dizaines d’années !
5- Laissons la forêt tranquille, assurons seulement la sécurité du public
Des voix s'élèvent
Jonathan Lenoir, chercheur CNRS : « Les forêts plus denses, plus couvrantes, sont plus isolantes (...), plus la forêt sera âgée et plus le microclimat sera efficace »
Knut Sturm : moins l'être humain intervient, plus la forêt est saine et résistante.
Peter Wohlleben : études à l’appui… il faut laisser la forêt tranquille… Dans des contextes difficiles, les arbres ont mieux gérer la pénurie d'eau…
« Les arbres ont appris à vivre avec la sécheresse. Dès lors qu’ils l’ont éprouvé une fois, ils essaient de se protéger l’année suivante en consommant d’emblée moins d’eau ».
« Plus un arbre est grand et gros, plus il absorbe du CO2.»
L’exploitation de notre forêt par l’ONF empêche nos arbres d’atteindre leur pleine maturité biologique et de développer leur masse foliaire.
1. Que, pour éviter le mélange des genres et les effets pervers des missions contradictoires de l’ONF, soit purement et simplement abandonné le principe de multifonctionnalité de cette forêt et de la « gestion forestière » qui va de pair, avec la production de bois;
Que soit autorisée la seule revente du bois prélevé à l’occasion des actions d’entretien strictement nécessaires;
2. Que cette forêt soit appréhendée comme un nouveau modèle: en quasi libre évolution, présentant le plus haut niveau de naturalité compatible avec l’accueil du public, favorisant les arbres « vétérans » (le très gros bois: diamètre de houppier > 15 m), signifiant que soit même oubliées les notions de « futaie irrégulière » et autres au profit d’une sanctuarisation du massif, où le rôle des agents forestiers sera uniquement et noblement la mise en sécurité et la stricte préservation des paysages comme des écosystèmes;
3. Que, l’exploitation n’ayant plus cours, chaque arbre étant considéré comme un « arbre d’avenir », y compris les arbres tordus, les chemins d’exploitation prévus soient immédiatement abandonnés au profit de simples layons, non rectilignes, ne débouchant pas sur les chemins de promenade et permettant le débardage au moyen, pourquoi pas, du cheval;
4. Qu’enfin Fausses-Reposes n’ait, à l’avenir, d’autre vocation que celle de promenade et d’espace de respiration pour les populations riveraines, et les franciliens en général.
