Le Manifeste de Fausses-Reposes


Nous, acteurs individuels comme associatifs, environnementalistes comme simples usagers, riverains et locaux comme tous franciliens attachés à notre petite forêt urbaine de Fausses-Reposes, signataires du Manifeste ci-dessous, vous invitons à en partager les orientations.

1- Une évolution qui s'impose à tout le monde


Le contexte de notre société a profondément changé avec la crise sanitaire et les évolutions du climat. Il n'est plus possible pour l'ONF de se fonder sur une simple rhétorique sylvicole et de raisonner exclusivement sur les bases des évolutions engagées en 2017 pour ce qui concerne les forêts urbaines et périurbaines :
  • Passage à une exploitation en futaie irrégulière se substituant aux coupes rases ;
  • Commercialisation des bois sous forme de bois façonné entreposé bord de route pour être vendu, et non plus résultant d'un seul cahier des clauses de vente de bois à un acheteur.

Les marges de progrès que toute organisation peut raisonnablement atteindre dans sa gestion ne sont plus suffisantes.
  • Il faut remettre à plat certains choix opérés jusqu'alors (par ex l'exploitation forestière) pour mettre en avant d'autres valorisations de la forêt.
  • L’ONF doit sortir de ses dogmes (les 3 piliers de son action : …, …, …) et questionner ses certitudes pour les petites forêts urbaines, principalement pour des raisons d'usages par les franciliens donnant ainsi une fonction sociale.
  • Il appartient à l'ONF de convaincre sur ce point l'Etat. Ce dernier devant se montrer capable de donner des perspectives précises répondant aux besoins des franciliens.
  • Il faut donner davantage la parole aux citoyens / usagers propriétaires de cette Forêt domaniale de Fausses-Reposes via la domanialité de l'Etat, forêt dont l'ONF est le gestionnaire par délégation.

Confrontés ces deux dernières années, à des moments de solitude, voire à des drames humains, nos concitoyens franciliens ont besoin de ce Patrimoine Nature, présent à proximité, dans les petites forêts urbaines comme celle de Fausses-Reposes.
  • Ils parlent volontiers de «leur» forêt… de «notre» forêt de Fausses-Reposes.
  • Cela traduit une appropriation et une responsabilité.


2- La valeur sociale de notre petite forêt urbaine de Fausses-Reposes doit s'imposer


L'ONF doit explorer d'autres savoirs liés à la valorisation de ce positionnement social.

Nous entendons entre autres comme valeur sociale
  • Le fait de conserver à notre forêt ses reliefs et vallons qui lui procurent des points de vue remarquables ainsi qu’une diversité écologique liée aux landes à callunes (bruyères), clairières forestières, mares qui permettent à une flore de s’installer et d’héberger une faune variée… avec plusieurs strates de végétation arbustive et arborée" (propos ONF 2017 !).

  • complétons par les points suivants :
    • STOP à l'exploitation commerciale.
    • Ne sont plus compatibles en petite forêt urbaine : l'exploitation commerciale et l’accueil du public.
    • Favorisons partout l’émergence de nombreux arbres prometteurs et pour certains remarquables mais aussi, selon les endroits, l’identification d'ensembles arborés remarquables, de sorte qu’ils contribuent à la qualité paysagère, pour satisfaire les attentes sociales.

Ainsi, l'action prioritaire d'entretien doit conforter la beauté, l'harmonie et l’identité paysagère de notre forêt :
  • être limitée aux seuls « abords » des chemins/routes/lisières et non se traduire par une ouverture large de chemins d’exploitation avec broyage tous les 1 à 2 ans faisant place nette.
  • veiller à des exigences qualité pour réduire au maximum l'impact des coupes (branches mortes, ornières…).
  • engager un dialogue sur les coupes "douces" d'éclaircies limitant les coupes sur des arbres prometteurs (réduit à une logique de commercialisation) pouvant devenir remarquables.


3- Comment progresser et aller de l'avant


En 2017, lors du comité forêt du 16 Juin l'ONF écrivait :
3ème axe : vers une nouvelle gouvernance
"Actuellement il existe des comités de forêt où l’information est descendante.
  • L’ONF continuera à mettre en œuvre ces comités mais souhaite plus de concertation et propose que ces comités soient plus participatifs avec la mise en place de groupes de travail par exemple.
  • Notamment lors des révisions d’aménagements ; l’ONF souhaite une plus grande concertation.
  • Autre exemple : permettre à d’autres de prendre la parole au sein des comités ou bien de participer à la vie de la forêt, notamment sur les aspects accueil, archéologie ...
  • Participation des membres des comités de forêt à la vie de la forêt comme les opérations forêt propre par exemple, qui se multiplient."

Maintenant, il faut sortir des effets d'annonces et répondre dans les faits, en tenant compte des attentes légitimes des citoyens et des associations mentionnées ci-dessus.
Il faut s'appuyer sur les dynamiques naturelles de développement des forêts.

4- Pour l'action


4.1- Priorité donnée à un Plan d'entretien de la forêt

Thèmes : végétation, chemins, entreposage, accès et sécurité.
Proscrire les coupes "violentes" et massives répondant au seul enjeu d'exploitation commerciale.
  • En particulier sur une forêt dont la biodiversité actuelle semble faible, il faut agir pour la conforter. Ainsi, l'ONF veillera à limiter au strict nécessaire les chemins dit de cloisonnement pour le passage des engins forestiers préservant ainsi les sols de toute la forêt.

4.2- Consultation régulière

Associer et écouter les citoyens et associations usagers, riverains ou vivant à proximité de la Forêt urbaine de Fausses-Reposes.
  • Autour du Plan d'entretien.
  • En particulier avant toute coupe de bois qui doit être conduite de façon douce, raisonnée et "propre" qu'elle soit à titre sanitaire, de régénération ou d'éclaircies.
  • Mise en place pour chaque coupe de bois, situation dans les chemins et autres d'un groupe de suivi de terrain, en particulier pour les étapes avant, pendant et après.

4.3- Ce travail partenarial visant ainsi à "co-produire"

Partager les enjeux de notre petite forêt urbaine de Fausses-Reposes est la seule voie pour apaiser les diverses remarques et incompréhensions à ce jour ; et permettre à tous les acteurs de la forêt d'aller de l'avant.

L'intervention de l'homme sur la forêt doit se concilier avec ce que la Nature sait faire par elle-même, avec son propre rythme d'évolution. Les crises évoquées ont rappelées que la place de l'homme ne doit pas être "dominatrice" voir "méprisante" vis à vis de la Nature, mais d'abord la respecter et faire avec son potentiel de vie.

La Santé et l'Usage de notre petite forêt urbaine de Fausses-Reposes est l'affaire de toutes et de tous.
C'est une responsabilité collective et un horizon d'actions convergentes que nous sommes prêt à accepter.

5- En conclusion


5.1- Un nouveau modèle en libre évolution

Que cette forêt soit appréhendée comme un nouveau modèle en libre évolution :
  • présentant le plus haut niveau de naturalité compatible avec l’accueil du public,
  • favorisant les dynamiques spontanées et les arbres « vétérans » (le très gros bois: diamètre de houppier > 15 m),
  • signifiant que soit même oubliées les notions de « futaie irrégulière » et autres au profit d’une sanctuarisation, d’une mise sous cloche du massif, où le rôle des agents forestiers sera uniquement et noblement la mise en sécurité et la stricte préservation des paysages comme des écosystèmes;

5.2- Au titre des missions de l'ONF pour ces petites forêts urbaines

  • Abandon du principe de multifonctionnalité de cette forêt et de la « gestion forestière » qui va de pair, comprendre: l’objectif de production de bois;
  • Que soit autorisée la seule revente du bois prélevé à l’occasion des actions d’entretien strictement nécessaires.

5.3- Considérer chaque arbre comme un arbre d'avenir

L’exploitation n’ayant plus cours…
  • les chemins d’exploitation prévus seront immédiatement abandonnés au profit de simples layons, non rectilignes, ne débouchant pas sur les chemins de promenade et permettant le débardage au moyen, pourquoi pas, du cheval;
  • l'avenir et la vocation doit être la promenade et un espace de respiration pour les populations riveraines, et les franciliens en général.

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